Vendre ou acheter une propriété au temps de la COVID-19
17 avr. 2020Même en temps de confinement et de pandémie, certaines personnes doivent malgré tout vendre ou acheter une propriété. Mais les règles ont changé, rappelle La facture, et les professionnels doivent ajuster leur façon de fonctionner, pour autant qu’ils puissent travailler.
Pascale Sirard vit depuis de très nombreuses années dans un appartement du Plateau-Mont-Royal, un quartier central et recherché de Montréal. Le triplex en briques rouges qu’elle habite est plus qu’un immeuble : c’est une histoire de famille.
Elle y a élevé au rez-de-chaussée ses deux enfants, maintenant de jeunes adultes, alors que l’appartement du haut a été un temps occupé par sa sœur et ses enfants, et celui du milieu par ses parents.
Selon moi, notre triplex fut l'un des premiers immeubles intergénérationnels du Plateau : on l'habite depuis 2003! On s'est bien épaulés, tous, à travers ces années. Mes parents ont été très présents pour les petits. Et maintenant, c’est nous qui prenons soin d’eux.
En janvier, elle met en vente l'appartement de sa mère qui est entrée en résidence après que son père a été placé en CHSLD. Il se vend aussitôt.
Son courtier lui suggère cependant d’attendre le printemps pour mettre en vente son appartement qu’elle veut quitter.
Elle fait donc sa déclaration de vendeur le 12 mars. Le lendemain, un certain vendredi 13, elle officialise sa mise en vente. Cette même journée, les écoles ferment et la crise débute.
Pour vendre l’appartement de sa mère, une visite libre avait été organisée et, le lendemain, il était vendu. Elle et son agent pensaient procéder de la même façon.
Mais quelques jours plus tard, les rassemblements de plus de dix personnes sont interdits. Il leur faut maintenant oublier les visites libres où les gens se bousculent au portillon.
Mais finalement, le premier ministre du Québec, appuyé par la Direction de la santé publique, recommande aux propriétaires de ne plus faire de visites de logements.
Cette directive s’applique aussi aux propriétaires qui veulent vendre.
L’Organisme d’autoréglementation du courtage immobilier du Québec (OACIQ) est catégorique : les visites ne sont plus possibles.
Par conséquent, un courtier n’a plus le droit d’en proposer avant au moins le 4 mai, une date qui pourrait d’ailleurs changer. L’organisme met sa page à jour régulièrement et exhorte ses courtiers à suivre les directives.
Mme Sirard, qui fait affaire avec un courtier, ne reçoit donc plus de visiteurs.
Par contre, elle considère qu’elle a été chanceuse malgré tout, car un caméraman professionnel est venu chez elle le 19 mars filmer son appartement.
Elle a donc de belles images à montrer pour les visites virtuelles. Ceux qui ont mis leur demeure en vente après le 23 mars doivent filmer et photographier eux-mêmes leur propriété.
Mme Sirard a eu plus de 1275 visites virtuelles.
Ceux qui vendent sans courtier
Il semble y avoir parfois une confusion chez certaines personnes qui vendent sans courtier.
La facture a reçu des courriels dénonçant le fait que des particuliers organiseraient des visites en ce moment, malgré l’interdit.
Chez Duproprio, on nous assure que les 19 000 clients qui font affaire avec eux ont été contactés, et qu’on leur demande de s’en tenir aux directives de la Santé publique et du gouvernement.
Nous recommandons à nos clients d’entreprendre les discussions avec les acheteurs par courriel, téléphone ou appel vidéo et de respecter les consignes de la santé publique et de ne pas faire de visite avant la fin du confinement (actuellement le 4 mai)
Un propos qui va dans le sens des recommandations de la Société d’habitation du Québec (SHQ), qui appelle tous les acteurs du milieu, jusqu’à nouvel ordre, à reporter toutes les visites physiques.
Ainsi, les visites de maisons et de logements, de même que les entrevues de sélection des locataires, devraient se faire de façon virtuelle. Le contexte que nous vivons présentement nous oblige à repenser nos façons de faire, nous explique pour sa part André Ménard, directeur des communications de la SHQ.