Un bon moment pour acheter un condo dans le centre-ville
05 mar. 2021Peut-être est-il temps d’adopter une approche à contre-courant sur le marché immobilier. Les bonnes affaires se trouvent actuellement là où personne ne songe à s’établir.
Oui, oui, vous m’avez compris, je pense aux condos du centre-ville de Montréal. Ne faites pas la grimace.
Le quartier est dépouillé de tous ses attraits, c’est peu invitant, mais ça changera. On peut perdre espoir de revoir une parade de la coupe Stanley rue Sainte-Catherine, mais pas le défilé de la Saint-Patrick.
- Écoutez la chronique de Claude Villeneuve sur QUB radio:
The place to be
Et quand les nombreux travaux (construction du Réseau express métropolitain, réfection de la Sainte-Catherine...) seront terminés, le centre-ville pourrait être the place to be.
L’offre immobilière dans l’arrondissement de Ville-Marie ne répond certes pas aux besoins de tout le monde. Ce n’est toujours pas un endroit idéal pour élever une famille.
Mais pour ceux qui ont passé cette étape, il y a là une occasion. Je pense aux parents dont les enfants ont quitté le nid familial (les empty nesters), ceux-là mêmes qui sont assis sur l’actif immobilier le plus prisé de l’heure : la maison unifamiliale à distance raisonnable de Montréal !
Des prix qui baissent
C’est Joanie Fontaine, économiste spécialisée en immobilier chez JLR, qui m’avait mis la puce à l’oreille, en janvier. Elle m’avait fait remarquer que les prix des habitations grimpaient partout sur l’île, sauf ceux des condos dans Ville-Marie.
Puis la semaine dernière, j’ai entendu à la radio le courtier RE/MAX Georges Bardagi décrire comment se déroulaient les visites de maisons et les processus d’enchères. Puis le courtier de dire que le seul marché de la région qui n’est pas la proie de cette angoissante frénésie, c’est le centre-ville de Montréal.
Selon Joanie Fontaine, l’inventaire de copropriétés dans le secteur est 70 % plus élevé qu’à la même période l’année dernière. « Le marché est près de bascculer en faveur des acheteurs », dit-elle.
De nombreux appartements jadis en location sur Airbnb sont en vente. La pandémie a temporairement freiné l’appétit des investisseurs étrangers. Résultats : les prix ont baissé par rapport à 2019.
Vendre un actif dont le prix est gonflé pour en acheter un autre dont la valeur s’étiole en raison de circonstances temporaires ? Ça sonne comme la base de l’investissement.
Je sais bien qu’en ce moment, tout le monde n’en a que pour la campagne et les grands espaces. Après un an ou deux, il y en a qui en reviendront.
PENDANT CE TEMPS, À QUÉBEC...
À Québec, on ne choisira pas de vivre dans une copropriété dans l’espoir d’assister à un défilé de la coupe Stanley à partir de son balcon. Toutefois, l’avantage financier de passer d’une maison à un condo après que les enfants ont quitté le nid familial n’est pas à dédaigner.
C’est vrai que la folie immobilière ne s’est pas emparée de la région. On ne s’arrache pas là-bas les maisons unifamiliales comme on le fait autour de Montréal, donc les profits à la revente s’annoncent moins intéressants.
Toutefois, à Québec, on peut mettre la main sur une copropriété à très bon prix. Les valeurs dans le marché du condo ne baissent pas depuis six mois dans la ville de Régis Labeaume, mais depuis six ans !
On pleure encore la perte des Nordiques, mais rien encore n’a su voler le charme de la Vieille Capitale. Un condo pas trop loin des Plaines, ça me paraît aussi un bon plan !