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Prolongement de la ligne bleue: des oublis gonflent la facture de 600 millions!

14 mai 2019

(Québec) La facture du prolongement de la ligne bleue du métro vers Anjou est revue à la hausse d'environ 600 millions, car on avait oublié de calculer le paiement de taxes et sous-estimé le coût des expropriations.

L'ajout d'un tronçon de 5,8 km et de cinq stations coûtera ainsi 4,5 milliards au lieu des 3,9 milliards annoncés par le gouvernement Couillard il y a un an. Il s'agit d'une augmentation de 15 %. En 2013, lorsque le gouvernement Marois avait donné le feu vert au projet, on avançait un coût approximatif d'au moins 1,5 milliard, sans toutefois en faire une estimation formelle.

Selon des informations obtenues par La Presse, près du tiers des 600 millions en dépassements s'explique parce qu'aucune taxe n'était prévue dans l'estimation de départ.

Cette estimation s'appuyait sur le dossier d'opportunité préparé par la défunte Agence métropolitaine de transport (AMT), mais adopté par sa remplaçante, l'Agence régionale de transport métropolitain. Or, selon une source informée du dossier, la nouvelle entité est soumise à des règles de taxation auxquelles n'était pas assujettie l'AMT, situation qui serait à l'origine de « l'oubli ».

L'affaire n'est pas sans rappeler la saga du métro de Laval : on avait oublié un kilomètre sur un tronçon qui en compte cinq, ce qui avait fait grimper les coûts.

De son côté, la Société de transport de Montréal (STM) est le maître d'oeuvre du prolongement de la ligne bleue. Son bureau de projet a commencé ses travaux en début d'année. Des avis d'expropriation ont été envoyés à des dizaines de propriétaires, puisque le projet est construit dans un secteur à haute densité commerciale et résidentielle.

L'opération sera toutefois plus coûteuse que prévu, a appris La Presse d'une source sûre. L'an dernier, la STM disait disposer d'un « budget préliminaire » s'élevant à un peu plus de 300 millions pour le rachat des propriétés expropriées.

Troisième cause derrière la hausse de la facture : les « frais financiers », en gros les coûts d'emprunt, ont été révisés à la hausse.

Pas de remise en question

Le gouvernement Legault doit prendre une décision d'ici l'été quant au mode de réalisation du prolongement de la ligne bleue, son coût total et son « envergure ». Il n'est pas prévu de revoir le projet à la baisse. Du reste, le premier ministre François Legault déclarait en début d'année que son gouvernement faisait du prolongement de la ligne bleue une priorité et qu'il comptait même en « accélérer le développement ».

De son côté, Ottawa s'apprête à confirmer sa contribution financière... en se fondant sur l'estimation de départ de 3,9 milliards. Il devrait accorder 1,3 milliard, grosso modo ce à quoi s'attendait Québec avant l'augmentation de 600 millions évoquée d'abord sur les ondes de Cogeco hier.

Il reste à voir si le gouvernement Legault demandera des sous de plus au fédéral dans les circonstances. Les deux capitales sont déjà en conflit, depuis quelques mois, au sujet des infrastructures, en particulier le projet de tramway à Québec.

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Le ministre des Transports, François Bonnardel

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Hier, le ministre des Transports, François Bonnardel, a d'ailleurs indiqué que le financement du nouveau réseau dans la capitale sera bouclé dans quatre ans seulement, par la faute du fédéral, selon lui. Le projet commencera avec une enveloppe de 2,5 milliards, au lieu de 3,3 milliards.

Ottawa maintient que l'argent est sur la table pour financer en totalité le projet, mais Québec refuse de piger dans d'autres fonds fédéraux que celui des infrastructures de transport collectif pour boucler le budget. Le gouvernement Legault attendra donc dans quatre ans pour puiser dans le fonds sur les infrastructures les 800 millions manquants. À ce moment, une clause sur la gestion de ce fonds qui donne avantage aux villes ayant le plus fort achalandage tombera. Québec pourra ainsi allouer les millions nécessaires au projet de la capitale. Il n'aura pas à négocier avec la Ville de Montréal pour que celle-ci accepte de céder une part du financement. Ses pourparlers avec la mairesse, Valérie Plante, s'étaient récemment soldés par un échec.

Le premier ministre Legault évoquait la semaine dernière « la possibilité de réduire les coûts du projet » de tramway, mais le plan B de son gouvernement semble maintenant consister en une réalisation « par phases ».

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DAVID LAMBROU

Courtier Immobilier Résidentiel

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