Prendre son épargne pour acheter maintenant une maison
07 oct. 2020Le propriétaire d’une maison fièrement acquise vous a probablement déjà lancé l’affirmation suivante : « Acheter une maison, c’est un investissement. » Est‐ce bien vrai ? Et surtout, pouvez--vous faire fructifier votre pécule en troquant votre bail de locataire contre une hypothèque ?
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Sur le plan financier, le fait d’être propriétaire procure trois avantages.
- Premièrement, chacun de vos paiements hypothécaires vous permet de rembourser une certaine part de capital, part qui grossit au fur et à mesure de vos remboursements. Ainsi, votre valeur nette augmente au fil de vos paiements.
- Deuxièmement, à moins d’acheter dans un secteur où les prix déclinent, votre maison prendra de la valeur avec le temps. Supposons que vous fassiez l’acquisition d’une maison d’une valeur marchande de 300 000 $ et que pendant la première année, la valeur marchande de votre maison augmente de 3 %. Sa valeur aura augmenté de 9000 $ en seulement une année. Toutefois, pour mesurer le gain net, il faut déduire les coûts d’achat, les frais d’entretien et les intérêts hypothécaires---, qui viendront gruger une part du rendement.
- Le troisième (et plus important) avantage est l’effet levier. L’équité de votre maison pourrait éventuellement être réinvestie, par exemple pour servir de mise de fonds à l’achat d’un immeuble à revenu. Bien utilisée, cette technique pourrait accélérer de manière exponentielle la vitesse à laquelle vous ferez fructifier vos épargnes.
Comparer des pommes avec des pommes
Peut-on en venir à la conclusion que le fait de devenir propriétaire est plus avantageux sur le plan financier ? En règle générale, plus vous achetez sur le long terme, plus ce sera vrai.
Pour calculer le temps qu’il vous faudrait afin de rentabiliser votre propriété, la firme de courtage hypothécaire Multi-Prêts propose un calculateur qui permet de faire la comparaison.
Toutefois, pour avoir une comparaison le plus fidèle possible à la réalité, comparez seulement des logements que vous seriez susceptible d’acheter ou de louer. Évidemment, le coût d’achat ou de location d’un petit logement 3 1⁄2 ne sera pas le même que celui d’une maison de 10 pièces avec terrain.
Acheter dans le contexte actuel
Actuellement, les taux d’intérêt sont très bas et les prix des maisons ont beaucoup augmenté dans plusieurs régions du Québec.
Pour un locataire soucieux de faire fructifier son épargne, les questions pertinentes sont les suivantes : est-ce que les prix vont continuer de monter dans les prochains mois ? Vais-je bénéficier des mêmes conditions d’emprunt favorables l’an prochain ?
Cela dépendra de plusieurs facteurs, notamment de la santé de l’économie (généralement quand l’économie va bien les prix des maisons augmentent), mais aussi de l’offre et de la demande. Cet été, on a vu les prix grimper dans plusieurs régions notamment parce que l’offre était tellement basse que plusieurs acheteurs se sont retrouvés en situation de surenchère.
À court terme, il peut y avoir des fluctuations et les prix demeurent plus difficiles à prévoir. À plus long terme, l’immobilier demeure généralement un très bon placement, malgré les soubresauts économiques.
Donc, si vous souhaitez faire un coup de circuit en achetant et en revendant rapidement sans rien rénover, il vaut mieux redoubler de prudence. Mais si vous troquez votre bail contre une hypothèque avec l’idée de rester propriétaire sur le long terme, il y a de très bonnes chances que vous en sortiez gagnant.
- Être locataire peut être un bon plan, que ce soit le temps d’épargner votre mise de fonds ou simplement si vous préférez éviter de gérer l’entretien d’un condo ou d’une maison.
- Si vous éprouvez de la difficulté à économiser pour la retraite, l’achat d’une maison permet de vous assurer d’avoir accès à un certain montant en cas de besoin.
- La mise de fonds n’est pas tout. Considérez aussi les frais d’achat tels que les honoraires du notaire, les droits de mutation et les frais de déménagement.