Montréal aménagera le plus grand parc urbain au Canada
09 août 2019Un territoire de 3000 hectares a été délimité dans l’ouest de l’île de Montréal pour l’aménagement d’un vaste parc urbain que la mairesse Valérie Plante a comparé au « Central Park » du Québec.
La superficie du Grand parc de l’Ouest englobe notamment les parcs-nature de l'Anse-à-l'Orme, du Bois-de-L’Île-Bizard, du Bois-de-la-Roche, du Cap-Saint-Jacques et des Rapides-du-Cheval-Blanc.
Avec ses 30 km2, ce nouvel espace vert est huit fois plus grand que Central Park, le célèbre parc new-yorkais, et 15 fois plus grand que le parc du Mont-Royal.
C’est majeur, s’est exclamée la mairesse de Montréal, Valérie Plante, en conférence de presse jeudi matin au Cap-Saint-Jacques pour confirmer qu’une étape de plus était franchie dans la concrétisation de ce projet vert.
C’est le plus important geste de conservation et de création de parcs depuis l'inauguration du parc du Mont-Royal il y a 150 ans.
Si les habitants représentent le coeur des villes, les parcs, eux, sont les poumons. L’un ne peut pas vivre sans l’autre, a aussi déclaré Valérie Plante. C’est pourquoi il est impératif de protéger et de mettre en valeur les espaces naturels et les espaces verts existants.
En ce moment, seulement 6 % du territoire montréalais est protégé, alors que l’objectif de la Ville de Montréal se situe à 10 %.
Un projet immobilier « mis à l’écart »
Le Grand parc de l'Ouest de l'île de Montréal occupera une superficie de 3000 hectares.
PHOTO : VILLE DE MONTRÉAL
L’emplacement identifié pour l’aménagement du parc empiète toutefois sur des terrains appartenant aux promoteurs immobiliers de Cap-Nature, qui y prévoient un important développement depuis au moins dix ans.
Jugeant ce projet inacceptable, la mairesse Valérie Plante a reconnu « partir de loin » pour conserver ce territoire en espace vert.
Elle tenait toutefois à livrer ce message aux Montréalais : on doit dire non à la création de projets immobiliers en milieu humide, en plein territoire touché par les inondations.
Une partie des terrains de Cap-Nature ont a été inondée ce printemps et en 2017.
C’est pourquoi on le transforme en projet mobilisateur et écologiquement viable pour notre communauté, notre bien-être collectif et celui des générations futures, a déclaré la mairesse de Montréal.
Cette nouvelle infrastructure verte va permettre à notre ville d'être plus résiliente et durable face aux changements climatiques.
Valérie Plante n’a toutefois pas voulu discuter de l’état des négociations avec les promoteurs, qui avaient déjà manifesté leur intention de mener leur projet à terme.
Elle a toutefois souligné que le comité exécutif avait adopté la veille le règlement 72, relativement l’établissement et à la délimitation du parc dans ce secteur.
Le Grand parc de l'Ouest ne se concrétisera cependant pas du jour au lendemain. La Ville de Montréal est d’ailleurs en discussions avec les gouvernements provincial et fédéral pour qu’ils soient partenaires du projet.
Le ministre fédéral de l'Infrastructure et des Collectivités, François-Philippe Champagne, s’était déjà dit interpellé par le projet. La participation financière d’Ottawa n’est cependant pas confirmée, a reconnu Valérie Plante.
Mettre en valeur un « joyau »
La mairesse Plante a aussi insisté sur l’importance de mettre en valeur le territoire de l’ouest de l’île, qui pourrait aussi servir de lieu d’agriculture urbaine ou accueillir des campeurs.
Quant à l’accès difficile du site, elle a insisté sur la construction à venir du REM ainsi que le développement d’une voie réservée et d’une piste cyclable sur l’autoroute 440.
Elle n’a toutefois pas voulu avancer de chiffres pour la réalisation du projet ni d'échéancier, soulignant par contre que les premiers aménagements pourraient voir le jour dès 2021.
Des consultations publiques auront lieu cet automne pour permettre aux citoyens d’exprimer leurs attentes et leurs besoins.
Le Grand parc de l’Ouest sera nommé de façon officielle à une date ultérieure, a aussi confirmé Valérie Plante.