Marché immobilier en baisse: il faudra attendre avant un retour vers l’abordabilité
27 sept. 2023La vente des propriétés existante a baissé de 4,1 % en août, signe que le marché a réagi depuis la dernière hausse du taux directeur par la Banque du Canada (BdC), même si cela n’est pas encore annonciateur du retour à l’abordabilité.
Il s’agit de la deuxième baisse mensuelle consécutive alors que la BdC a maintenu son taux d’intérêt à 5 % depuis deux mois.
«L’élan des ventes et des prix qui a caractérisé la pause initiale de la BdC est clairement chose du passé, et nous voyons la faiblesse s’étendre de plus en plus au-delà des villes où les prix sont les plus élevés. Cette observation appuie la décision de la BdC d’interrompre le relèvement de ses taux directeurs à sa réunion de septembre», a ainsi expliqué Marc Desormeaux, économiste principal chez Desjardins.
La hausse des taux et le contexte d’achat moins favorable ont probablement permis de freiner l’ajout de nouvelles inscriptions, ce qui «laisse croire que plusieurs propriétaires peinent de plus en plus à supporter le poids de coûts d’emprunt nettement plus élevés», selon l’expert.
Malgré tout, le retour vers l’abordabilité ne devrait pas se faire tout de suite étant donné que les taux hypothécaires demeurent élevés et qu’aucune baisse du taux directeur ne devrait être annoncée avant 2024, estiment les économistes.
«Également, malgré la montée fulgurante des nouvelles inscriptions, les estimations de la SCHL publiées plus tôt cette semaine confirment que les tendances à long terme en matière de construction résidentielle sont nettement insuffisantes pour répondre aux besoins d’une population en forte croissance. En fait, les Études économiques de Desjardins ont récemment prévu qu’une récession grave, semblable à celle des années 1990 en Ontario, ne servirait qu’à ramener l’abordabilité du logement dans la plus grande ville du Canada au niveau de la fin de 2015, déjà élevé, d’ici le milieu de la présente décennie», a conclu M. Desormeaux.