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Louer, réparer, recycler: le rêve vert d’Ikea

12 avr. 2019

STOCKHOLM | « Rien ne se perd, tout se transforme »: en se lançant dans la location et le recyclage, le géant suédois du meuble en kit Ikea veut verdir un modèle toujours terni par son empreinte carbone et la surconsommation.

Simple effet d’annonce ou véritable révolution ? Ikea s’est engagé à devenir un acteur de l’économie circulaire d’ici 2030.

Pour y parvenir, plusieurs chantiers ont été mis en route: réparer et reconditionner les produits endommagés pendant le transport, l’option deuxième vie où les clients peuvent rendre un certain nombre de produits, recycler les articles hors d’usage, etc.

Dernière initiative en date, Ingka Group, franchise d’Ikea, a annoncé début 2019 lancer un projet pilote de location de meubles dans quatre pays (dont la Suisse) et prévoit déjà d’étendre le concept en 2020 sur ses 30 marchés en Europe, en Amérique du Nord et en Asie.

Louer des cuisines ? Une idée pas si saugrenue, selon Cecilia Cassinger, professeure en communication stratégique à l’Université de Lund.

« Les produits Ikea peuvent être utilisés et réutilisés sur une longue période, réduisant ainsi les déchets », avance-t-elle.


Empreinte écologique tenace

L’objectif affiché par le roi du meuble en kit pas cher et facilement remplaçable s’annonce en réalité plus difficile à atteindre tant est élevée son empreinte écologique.

« Les principaux défis du passage à une économie circulaire sont liés à la logistique durable (transport, stockage, assemblage de produits), aux services (réparation, entretien) et à la gestion des déchets », explique Mme Cassinger.

Le géant de l’ameublement a indiqué vouloir réduire son empreinte de 70 % en moyenne par produit d’ici à 2030.

« La meilleure possibilité pour réduire l’empreinte carbone réside dans les matières premières et la durée de vie des produits », assure Ikea dans son rapport stratégique « People & Planet Positive ».

Selon les dernières données fournies par le groupe début 2019, les matières premières représentaient plus du tiers (36,4 %) de ses émissions de gaz à effet de serre. Ensemble, le transport des marchandises et celui des consommateurs vers les magasins (souvent en périphérie des villes) représentaient 19,4 % des émissions.

Une gestion encore loin de satisfaire les organisations écologistes, à l’image de Greenpeace Nordic: « Ikea a le potentiel pour devenir une entreprise entièrement circulaire (...) mais il existe encore d’importantes lacunes en termes d’empreinte écologique auxquelles le nouveau modèle n’apporte pas de solution ».

Tandis qu’une majeure partie des produits vendus par Ikea par sa filiale Ikea Industry vient de Pologne, de Russie, de Slovaquie, du Portugal et de Suède, les principaux marchés de distribution se situent eux en Allemagne (15 %) aux Etats-Unis (14 %) et en France (8 %), selon des données de 2017.

Greenpeace déplore par ailleurs l’exploitation à grande échelle de ressources naturelles comme l’huile de palme et le bois, et l’utilisation de plastiques.

Ikea s’est toutefois engagé à éliminer les plastiques à usage unique d’ici 2020 et a aider « les fournisseurs à convertir l’ensemble de [leurs] usines afin qu’elles deviennent climatiquement positives ».

Culture du tout-jetable

« Avons-nous réellement besoin de posséder tout ce que nous avons chez nous ? » Pour Mme Cassinger, le consommateur a également sa part de responsabilité.

Et l’objectif 2030 ne peut être assuré sans un changement de sa part pour parvenir à étendre la durée de vie de produits.

Il s’agit d’ailleurs d’une demande des consommateurs, explique Pia Heidenmark Cook, responsable du développement durable chez Ingka Group.

« Nous avons parlé à des gens (clients ou non d’Ikea, ndlr) sur dix marchés différents et nous avons constaté que les attentes des consommateurs changeaient », notamment vis-à-vis de l’environnement, assure-t-elle.

Pourtant, les produits Ikea, par leur faible valeur de revente, peinent à s’inscrire dans cette ligne du « consommer moins », selon les experts.

Alors, comment lutter contre cette culture du « jetable » tout en s’octroyant le plaisir de changer régulièrement de cuisine ? 

« La location, le partage (...) peuvent être des solutions pour devenir plus durables, avance Mme Cassinger, mais on pourrait aussi réduire la production et de se concentrer sur moins de produits mais de meilleure qualité (...) qui peuvent être utilisés sur une plus longue période ».

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DAVID LAMBROU

Courtier Immobilier Résidentiel

514 746-3056
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