Les options pour garder la maison en cas de séparation
01 fév. 2021En cas de séparation, conserver la maison est souvent un défi qui s’ajoute à celui de la rupture en soi. Heureusement, il y a des solutions pour conserver votre propriété.
La première chose à faire, c’est de vérifier si vos finances vous permettent de racheter la part de votre conjoint.
Commencez par faire évaluer la valeur marchande. Vous pouvez demander l’aide d’un courtier immobilier ou d’un évaluateur agréé. Ensuite, une fois que vous connaissez le montant que vous devez débourser pour acheter la part de votre ex, vous pouvez commencer à faire des calculs.
Si vous devez contracter une hypothèque afin de racheter la part de votre ex, la difficulté est que votre seul revenu est mis à contribution. De plus, vous êtes entièrement responsable des frais de propriété, tels que les taxes municipales et scolaires, l’entretien, l’électricité, l’internet, etc.
Et le défi sera particulièrement de taille si au moment de vous séparer, vous avez accumulé très peu de capital sur votre maison. Prenons l’exemple d’un couple qui, juste avant de se séparer, venait d’acheter il y a quelques mois une maison avec une hypothèque de 300 000 $. Le peu de capital qu’ils ont accumulé sera englouti par les frais de transaction, ce qui ne laissera pas grand-chose au conjoint qui souhaite racheter la part de l’autre et qui devra assumer seul l’hypothèque de 300 000 $.
Vos options
- Vérifiez si vous vous qualifiez auprès d’une institution financière. Faites cette vérification avant d’entreprendre toute autre démarche citée plus bas dans ce texte. Les banques prendront en considération vos dettes, vos revenus et votre historique de crédit.
- Demandez à vos parents d’endosser votre prêt. Si la banque refuse de vous aider, vous pouvez demander à vos parents d’endosser votre prêt. Mais attention, bien qu’elle puisse vous permettre de conserver l’immeuble, cette méthode a un défaut : vous devenez lié à votre endosseur et vice-versa. Ainsi, si vous faites faillite, vos parents devront régler l’hypothèque de votre maison.
- Demandez à vos parents d’acheter la maison. Il n’y a pas que les banques qui peuvent émettre des hypothèques. Vos parents peuvent le faire également, à condition qu’ils aient les liquidités pour le faire. De plus, ils sont libres de vous soumettre à des conditions d’emprunt et un taux d’intérêt avantageux.
- Faites appel à un prêteur privé temporaire. L’avantage du prêteur privé est que ses critères sont plus souples que ceux des banques. Mais attention : cette solution doit être temporaire, le temps que votre situation financière vous permette de contracter une hypothèque auprès d’une institution financière, puisque les frais d’intérêt d’un prêteur privé sont plus élevés que ceux des banques.
- Louez la maison à long terme. Si une de vos chambres est libre, ou encore que votre sous-sol aménagé peut accueillir un locataire, vous pouvez louer cet espace à long terme, c’est-à-dire pour une période dépassant 31 jours et ainsi retirer un revenu qui vous aidera à payer votre hypothèque.
- Louez la maison à court terme. En louant sur le court terme (31 jours ou moins), vous n’avez pas besoin de bail et vous pouvez louer quand vous le souhaitez, par exemple à des voyageurs de passage dans votre ville. Toutefois, avant d’entreprendre ce type de location, il faut vérifier si c’est permis auprès de votre ville ou de votre arrondissement.
▶ Ghislain Larochelle est un professionnel inscrit à l’Ordre des ingénieurs du Québec ainsi qu’à l’OACIQ.
À SAVOIR
- Pour que cela soit équitable, l’ex-conjoint qui vend sa part à l’autre devrait lui payer la moitié des frais de vente (notamment l’équivalent des honoraires d’un courtier immobilier). La personne qui conserve la maison devra un jour payer elle-même tous ces frais.
- N’oubliez pas de budgéter les réparations et les tâches d’entretien qui étaient effectuées par le conjoint, si vous n’êtes pas en mesure de les effectuer vous-même.
- Avant de racheter la part de votre ex, faites inspecter la maison. Cela vous évitera de vous faire surprendre par de coûteux travaux.