Les fraudes se multiplient sur les sites de location d’appartements
25 juil. 2019À Montréal, comme ailleurs au Québec, le nombre d'annonces frauduleuses concernant les appartements à louer est en hausse sur plusieurs sites web. Un phénomène d'autant plus exacerbé que les taux d'occupation sont élevés, et donc qu'il existe une forte compétition entre locataires pour trouver la perle rare.
Comme de nombreux propriétaires, Carole Fleuridas a publié une annonce pour louer son condo sur un site Internet. Mais à sa grande surprise, elle s’est rendu compte que son annonce avait été piratée lorsqu’elle a reçu la visite de locataires.
« Un soir, deux jeunes filles sont venues sonner à ma porte pour faire une visite, et elles avaient fait un dépôt pour visiter l'appartement. Donc là, petit à petit, on a compris que ça ne marchait pas du tout, ce n’était vraiment pas la bonne annonce! », raconte Mme Fleuridas.
Son annonce de location s'est retrouvée, sans son consentement, sur un autre site.
Cette technique de fraude n'est pas nouvelle, mais son utilisation est en hausse. L'Estrien Philippe Marchesseault, du site Appartmap, indique que ces cas ont triplé : c'est « trois fois plus que ce qu’on a vécu avant », affirme-t-il.
Sur le site Appartmap, 276 annonces ont été retirées jusqu'à présent, forçant l'entreprise à développer de nouveaux mécanismes de sécurité.
« Tout va changer dans notre façon de faire sur notre plateforme, on va devoir la sécuriser, garantir les propriétaires, vérifier par exemple [leur identité] avec des comptes de taxes; on est en train de tout revoir », indique M. Marchesseault.
Peu de recours
Le phénomène a été observé également par les administrateurs de Kangalou, un site géré par la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ). Le nombre de fausses annonces a doublé en un an.
« Surtout en cette période de pénurie de logements, c'est plus difficile de trouver un beau logement à prix décent. Ça peut être tentant de dire je l'ai trouvé, je vais déposer de l'argent pour le réserver. Dans ces cas-là, il ne faut vraiment pas tomber dans le panneau », explique François Albert, directeur de la technologie de l'information à la CORPIQ.
« Et si vous êtes victime de fraude, propriétaire ou locataire, les ressources sont presque inexistantes », ajoute-t-il.
« C'est très difficile aujourd'hui, parce que souvent la provenance de la fraude se trouve à l'international, alors pour nous, c'est très difficile de faire une plainte », s’inquiète M. Albert.
Au pays, le nombre de fraudes en ligne a augmenté de 13 % l'année dernière, et le phénomène ne cesse d'augmenter.
Selon la CORPIQ, les étudiants internationaux et les nouveaux arrivants sont particulièrement visés par ce type de fraude.