Accueil > Actualités > Actualités > Le projet Royalmount à nouveau revu pour une meilleure « acceptabilité sociale »

Le projet Royalmount à nouveau revu pour une meilleure « acceptabilité sociale »

26 août 2019

Moins de stationnements et de commerces, plus de logements résidentiels et au moins une école : le promoteur du gigantesque projet Royalmount revoit sa copie, a appris Radio-Canada. 

« L’acceptabilité sociale du projet est importante pour nous », confie le patron du projet Royalmount, qui sera situé à l’intersection des autoroutes 15 et 40. Alors que les travaux de construction vont débuter cet automne, le promoteur promet de revoir plusieurs éléments controversés et d’intégrer une importante couverture végétale.

Au centre de ce vaste site actuellement industriel et difficilement accessible, une « zone civique » verra finalement le jour. De nombreux espaces verts y seront intégrés, selon les nouveaux plans qu’a pu consulter Radio-Canada.

Au moins une école verra le jour, promet Claude Marcotte, le responsable de ce projet. L’offre pourrait ensuite être ajustée en fonction de la demande, mentionne-t-il. Cette exigence avait notamment été formulée par la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSMB).

Cette dernière se « réjouit » de cette annonce. « Si tout se confirme, [la CSBM] déposera une demande de financement auprès du ministère de l’Éducation », glisse une porte-parole de la CSMB.

Ces écoles pourraient par exemple se retrouver à l'intérieur d'une tour, en hauteur, propose le promoteur.

Selon la clientèle et l’âge des enfants, on aura le nombre d’écoles qui seront nécessaires pour desservir cette population-là.

 Claude Marcotte, promoteur du projet Royalmount

Au centre de ce projet « bonifié », on retrouvera une « zone civique » avec une ou des écoles.

Pas de logements sociaux pour le moment

Inexistante lors de la première présentation de ce projet, la partie résidentielle devrait être conséquente. Environ 5000 unités d’habitation verront le jour – avec des tours pouvant atteindre une cinquantaine d'étages – et 10 000 résidents sont attendus, assure Carbonleo. Ce nombre pourrait néanmoins être revu à la hausse ou à la baisse, selon « les demandes ».

« On parle d’un projet global, d’un quartier, d’un secteur éco-innovant, d’un midtown. C’est clair qu’il doit y avoir toutes les fonctions », confie Claude Marcotte.

Des bureaux, des hôtels, des commerces – avec de grandes chaînes et des commerces de proximité –, des restaurants, un centre aquatique et des salles de spectacles sont aussi prévus sur ce site, qui prévoit accueillir entre 25 et 35 millions de visiteurs par an.

Environ 5000 unités d'hébergement devraient finalement voir le jour. Une construction résidentielle n'était pas prévue au départ.

De grands logements, capables d’accueillir des familles, sont-ils prévus? Tous les marchés seront visés, spécifie-t-il, en évoquant aussi la construction d’appartements pour des personnes seules et du haut de gamme.

En revanche, aucun plan pour des logements sociaux et abordables n’est pour le moment au programme. « Ce n’est pas dans la réglementation municipale actuelle », répond Claude Marcotte, tout en laissant une porte ouverte. « On va avoir des discussions », reprend-il.

Première phase de construction cet automne

Dès cet automne, la construction de la première phase, estimée à 1,4 milliard de dollars, va démarrer. Des travaux d’excavation sont déjà en cours. Cette première phase sera dans l’ensemble conforme à la première idée de ce projet. Une centaine de restaurants et plusieurs hôtels et un centre commercial vont voir le jour. Ce dernier sera « l’un des plus beaux au monde », promet Carbonleo. L'inauguration de cette première partie est prévue fin 2022. L’ensemble du projet s’étalera quant à lui sur une quinzaine d’années et pourrait coûter près de 4,5 milliards de dollars. Ce financement serait entièrement privé.

Moins de places de stationnement, mais un accès au métro

Ce projet a suscité ces dernières années de nombreuses inquiétudes, poussant ainsi la Ville de Montréal à faire part de ses vives réticences. Ce site est cependant situé sur le territoire de Mont-Royal et a déjà obtenu les autorisations nécessaires pour démarrer le chantier.

Après un premier retour à la planche à dessin au printemps, Carbonleo, le promoteur, compte encore revoir sa copie pour obtenir une adhésion plus importante pour ce futur « pôle multifonctionnel ». « On est ici pour longtemps, on est ici pour rester », certifie Claude Marcotte, dont la firme est aussi à l'origine du QuartierDIX30 à Brossard.

Alors que le plan initial prévoyait 12 000 places de stationnement, ce chiffre a été considérablement revu à la baisse. Au printemps, Carbonleo misait sur un total de 9850 places, dont 3000 réservées au résidentiel.

Désormais, avant le dévoilement d’un projet final en fin d’année, le promoteur promet une baisse conséquente de « milliers » de places, sans donner plus de précisions. Seule certitude, ces stationnements seront à l'intérieur, sur deux niveaux, avec plusieurs entrées.

Ce n’est plus le même projet. C’est un projet bonifié, grandement modifié, qui va changer considérablement la perception du projet.

 Claude Marcotte, promoteur du projet Royalmount

Carbonleo mise sur « la mobilité » avec la construction d’une passerelle – dès la fin 2022 – reliant Royalmount et la station de métro De la Savane, qui enjambera l’autoroute 15 et le boulevard Décarie.

Une passerelle réservée aux piétons sera construite par le promoteur pour relier la station de métro De la Savane au projet Royalmount.


Estimée à 25 millions de dollars, cette passerelle comprendra des ascenseurs et sera couverte, mais aussi, selon la saison, chauffée ou climatisée, soutient Claude Marcotte, qui, dans le même temps, vante la dimension écologique de ce projet « 2.0 ».

Il s’agit notamment d’une question de « confort » et de « maintien des actifs », a-t-on spécifié à Radio-Canada, tout en précisant que cette passerelle fait partie intégrante d’une boucle d’énergie et que la consommation d’énergie sera « faible ».

Reconnaissant que « la composante verte était limitée » à l’origine, Carbonleo compte mettre en place des toits verts, ainsi qu’une ferme urbaine en hauteur. Des jardins communautaires seront aussi créés, tout comme un sentier piéton de 3,8 km, qui sera à la fois au sol et surélevé. « Ça va permettre de transformer un îlot de chaleur immense en un projet éco-innovant », mentionne Claude Marcotte.

Une offre de divertissement réduite

L’offre culturelle sera elle aussi réduite, en raison « des réserves du Quartier des spectacles », explique le promoteur de Royalmount. Un total de 5000 sièges sera proposé, contre 8000 initialement, répartis dans deux salles avec respectivement 3500 et 1500 places. L’idée? « Avoir du Broadway, egaming, spectacles holographiques », détaille Claude Marcotte.

Cette passerelle piétonne, qui passera au-dessus de l'autoroute 15, devrait être d'une longueur d'environ 300 mètres.


De nouvelles consultations prévues

Bien que le chantier ait déjà démarré, Carbonleo propose de réunir d’ici les prochaines semaines différents intervenants. « On a décidé d’entamer ce processus non pas pour charmer les gens, mais, au contraire, pour avoir d’eux des informations, des recommandations qui nous permettent de bonifier [le projet] », affirme Claude Marcotte.

Tout en saluant cette initiative et l’évolution du projet Royalmount, de nombreux organismes restent prudents.

Craignant des modifications « cosmétiques », le Conseil régional de l’environnement (CRE) attend de voir les « actions ». « C’est un projet qui va impacter l’île de Montréal, la région métropolitaine, voire la province sur les prochaines décennies. Il faut rester vigilant et vraiment s’assurer que ce projet sera une plus-value pour le milieu dans lequel il s’insère », avance Tania Gonzalez.

Les travaux ont démarré au bord des autoroutes 15 et 40. La construction de ce projet Royalmount devrait quant à elle débuter cet automne.


À la tête du groupe du travail Namur-De la Savane, afin d’étudier les impacts de projets comme Royalmount dans ce secteur, la professeure de l’UQAM Florence Junca-Adenot met l’accent sur les conséquences pour la circulation.

Près de 94 000 déplacements supplémentaires en voiture dans ce secteur sont attendus (le chiffre de 140 000 était évoqué au départ), alors qu'actuellement, près de 360 000 autos et camions circulent déjà sur l'échangeur Décarie chaque jour.

« Il faut désenclaver ce secteur de façon urgente », juge-t-elle, tout en soulignant l’ouverture du promoteur.

Plus on va ajouter des services et des résidences qui sont conformes au besoin de gens qui y travaillent, plus le monde va y aller, pourra prendre le transport collectif, marcher. Ils n’auront plus besoin de prendre leur auto.

 Florence Junca-Adenot, professeure au Département d’études urbaines et touristiques de l’UQAM

La réduction de la partie commerciale est également vue d’un bon œil par l’Association des Sociétés de développement commercial de Montréal. « C’est rassurant », commente sa présidente, Caroline Tessier.

Selon cette dernière, une « inquiétude » demeure : le projet Royalmount pourrait avoir une incidence sur les commerces des arrondissements voisins, explique-t-elle.

« On est en train de créer un nouveau pôle d’attraction. Est-ce qu’on vient diluer toute cette offre à Montréal? Sans doute que oui », croit-elle.

La Ville de Montréal, qui s’est montrée très critique ces derniers mois, a indiqué suivre l’évolution de ce projet, mais n’a pas souhaité réagir.

Retrouvez ici le contenu original
Partager

DAVID LAMBROU

Courtier Immobilier Résidentiel

514 746-3056
Politique de confidentialité.
Refuser
Accepter
Avec votre consentement, nous et nos partenaires utilisons les cookies ou des technologies similaires pour stocker, accéder à et traiter des données personnelles telles que vos visites à ce site Web, les adresses IP et les identifiants des cookies. Vous pouvez révoquer votre consentement à tout moment.
Avec nos partenaires, nous traitons les données suivantes :
Données de géolocalisation précises et identification par analyse du terminal, données d'audience et développement de produit, Stocker et/ou accéder à des informations sur un terminal.