Le prix des maisons explose dans le grand Montréal
10 sept. 2020Vous souhaitez vous offrir une nouvelle propriété, condo ou maison dans la grande région de Montréal ? Eh bien, attendez-vous à devoir vous battre !
• À lire aussi - L'immobilier à Québec : un marché qui est en feu
Car malgré la pandémie et l’incertitude qu’elle amène sur l’économie, le marché résidentiel montréalais ne montre aucun signe de ralentissement, bien au contraire.
Des hausses qui surprennent les économistes par leur vigueur et qui ont l’effet d’une douche froide sur plusieurs acheteurs, en particulier ceux qui en sont à leurs premiers pas dans le domaine.
C’est le cas de Gabrielle, une avocate de 27 ans. Après avoir eu un coup de cœur pour un condo de 900 pi2 sur Le Plateau-Mont-Royal, elle a déposé une offre de 21 000 $ supérieure au prix demandé (489 000 $). Malheureusement, huit offres ont été déposées et le condo de ses rêves s’est envolé à 585 000 $, soit 96 000 $ au-dessus du prix annoncé.
Jennifer Meterissian et Rodrigo Arrambide ont quant à eux eu la main plus heureuse. Mais non sans avoir dû jouer du coude.
Jouer du coude
Aux prises avec six offres concurrentes, le couple a dû accepter d’allonger 10 000 $ de plus qu’initialement pour se prévaloir d’un droit d’inspection.
« Nous n’avions pas le choix, raconte M. Arrambide. Quelqu’un était prêt à l’acheter sans inspection. »
À Montréal, des situations pareilles n’ont plus rien d’exceptionnel, soutient Patrick Drouin, courtier pour l’agence Christine Gauthier Immobilier. « Les offres multiples et des ventes à 100 000 $ au-dessus des prix demandés sont presque devenues la norme. Et depuis la pandémie, ce phénomène s’étend aussi en banlieue. »
Les six principaux secteurs de la région métropolitaine ont connu de fortes croissances en août, à commencer par Vaudreuil-Soulanges, avec une augmentation de 62 %. Le prix médian des maisons unifamiliales a progressé de 24 % par rapport à août 2019, atteignant 427 500 $.
Du côté de la copropriété, la moitié des transactions ont été effectuées à plus de 312 000 $, en hausse de 12 %.
Le faible inventaire est le principal responsable de ce phénomène. Ghislain Larochelle, président d’ImmoFacile.ca, y ajoute les faibles taux d’intérêt, la suspension des reprises et le besoin devenu quasi viscéral d’espaces pour plusieurs citadins.
Risques en hausse
Nathalie Brisson, professionnelle du flip, observe aussi le phénomène.
Depuis mars, elle a acheté trois maisons. « Avant la COVID-19, on pouvait acheter pour moins de 300 000 $ à Laval. Depuis, c’est souvent presque 400 000 $. »
Elle profite aussi de la situation ; une maison qu’elle prévoyait revendre 550 000 $ à son acquisition en mars a été affichée à 639 000 $ la semaine dernière.
« Nous avons des comparables. C’est le prix. » Cette dernière ne s’attend pas à ce que ces niveaux de prix se maintiennent longtemps. Aussi, elle juge risqué de racheter actuellement.
Économiste chez Desjardins, Hélène Bégin comprend les doutes des consommateurs. Elle se dit elle-même surprise par l’« accélération des prix ».
Néanmoins, l’institution ne prévoit pas de fortes chutes de prix à court terme.
DES CHIFFRES ÉVOCATEURS
427 500 $ Prix médian des maisons +24 % par rapport à 2019
4878 ventes résidentielles le mois dernier +39 % comparativement à août 2019
Hausse des transactions dans les six principaux secteurs de la région métropolitaine de Montréal en août :
- Vaudreuil-Soulanges : + 62 %
- Rive-Nord : + 51 %
- Laval : + 48 %
- Rive-Sud : + 39 %
- Île de Montréal : + 29 %
- Saint-Jean-sur-Richelieu : + 17 %
Copropriété : La moitié des transactions ont été effectuées à plus de 312 000 $ ce qui représente une hausse de 12 %
Il s’est vendu 2601 maisons unifamiliales en août dans la région métropolitaine, une hausse de 47 %
La rareté des propriétés à vendre : 12 953 inscriptions résidentielles figuraient sur la plateforme Centris en août, une baisse de 21 % comparativement à août 2019