Le boom immobilier n’est pas près de se résorber
08 août 2019L’effervescence du marché immobilier johannais et de la grande région de Montréal n’est pas près de se calmer, à court terme du moins, selon un récent rapport produit par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).
Dans sa publication de juillet 2019 Le marché sous la loupe – RMR de Montréal , l’auteur Francis Cortellino, économiste connaissance du marché à la SCHL, s’est penché sur les causes pouvant expliquer la baisse du nombre de propriétés à vendre dans le Grand Montréal, incluant Saint-Jean-sur-Richelieu.
La diminution de la quantité de maisons à vendre sur le territoire johannais peut s’expliquer par la rapidité de vente. «Par le passé, lorsqu’un ménage mettait une propriété à vendre sur Centris, il arrivait souvent que cette propriété ne trouvait pas preneur. Elle était remise en vente ultérieurement. Le «stock» s’accumulait sur le marché. Maintenant, lorsqu’on met une propriété à vendre, elle a plus de chance de partir rapidement», explique Francis Cortellino, en entrevue avec Le Canada Français .
À titre indicatif, 53% des nouvelles inscriptions de maisons unifamiliales sur Centris étaient vendues avant l’expiration du contrat de courtage en 2012. L’an dernier, cette proportion s’établissait plutôt à 78%.
Baisse de construction
Un autre des facteurs de la diminution des maisons disponibles sur le marché de la revente est la baisse constante des mises en chantier des maisons unifamiliales à Saint-Jean-sur-Richelieu. Au début des années 2000, environ 500 mises en chantier étaient effectuées annuellement. Or, au cours des cinq dernières années, soit de 2014 à 2018, la moyenne annuelle se situe plutôt à 128 mises en chantier.
«Lorsqu’on construit moins, ça fait en sorte que dans le futur, le parc immobilier n’augmente pas rapidement alors il y a moins de potentiel de revente», souligne l’économiste.
La densification règlementaire (plan d’urbanisme) et les raisons économiques expliquent cette réalité. «Quand on parle avec des promoteurs, on entend souvent qu’il y a une rareté de terrains et qu’ils coûtent cher. Pour rentabiliser les projets, ils construisent plus en densité qu’auparavant», note Francis Cortellino, précisant aussi que le contexte de vieillissement de la population affecte également le type de construction.
Pas d’amélioration
La SCHL ne croit pas que l’offre de résidences unifamiliales va augmenter. «À court terme, si on reste dans un contexte où l’économie va assez bien et que la demande demeure assez forte, ça va signifier que les propriétés affichées vont trouver preneur rapidement», expose Francis Cortellino.
Il souligne aussi que la construction de maisons demeure faible encore cette année. De janvier à juin 2019, 71 résidences ont été mises en chantier à Saint-Jean. Pour la même période, l’an passé, 73 solages avaient été coulés.
«Et ce serait surprenant qu’on ait un changement à moyen terme. Il n’y a rien qui fait en sorte qu’on pourrait anticiper un regain important pour les nouvelles inscriptions dans les prochains mois. On semble être dans un contexte où l’offre restera limitée», conclut-il.