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L’industrie de la construction résidentielle retient son souffle

23 mar. 2020

Pénible, la construction résidentielle en temps de pandémie. Les promoteurs ne vendent presque plus rien et leurs chantiers tournent au ralenti. Ils croisent les doigts pour pouvoir livrer leurs habitations à temps.

Dans le centre-ville de Montréal, la COVID-19 a brusquement freiné le boom immobilier.

Comme la plupart des bureaux de vente, celui du projet Drummond de Samcon est fermé et les clients hésitent à s’engager en pleine crise.

« Ceux qui devaient signer attendent avant de passer chez le notaire », dit Sam Scalia, président de l’entreprise.

Seulement quatre étages sur 23 sont prêts dans la nouvelle tour de la rue Drummond. Mais le promoteur doit s’y résigner : son chantier avancera beaucoup plus lentement que prévu... s’il ne ferme pas.

« Ici, j’ai 300 à 400 travailleurs en temps normal, dit-il. Là, ils sont peut-être 150... »

Certains d’entre eux ne se présentent pas au travail. Comme sur tous les chantiers, plusieurs sont insatisfaits des conditions et craignent de contracter et de propager le nouveau coronavirus.

Retards à prévoir

« Ça va retarder les livraisons, mais on est dans une situation où on veut protéger la santé », dit Sam Scalia.

Les acheteurs qui ont déjà signé, eux, devront sans doute patienter plus que prévu avant de pouvoir emménager.

Même chose dans les chantiers de quartiers de banlieue. « Les bureaux de vente sont fermés jusqu’à nouvel ordre. Il faut que tout le monde fasse sa part », dit Jacques Nolet, directeur des ventes de Citral, qui construit des maisons neuves à Boucherville.

Ceux qui le désirent peuvent le rencontrer par Skype ou FaceTime. « Ça devrait être juste obligatoire, dit-il. S’il y a une quarantaine, il n’y a pas de raisons pour que les gens viennent chez toi ou à ton bureau de vente. »

Le Groupe 4M tâche lui aussi de vendre à distance ses maisons en construction à Saint-Lin–Laurentides. 

La crainte des pénuries

Son président Pierre Auger craint surtout pour ses approvisionnements en matériaux et en composantes.

« C’est plus du côté des producteurs de portes et fenêtres, le problème, dit-il. On commence à entendre parler de fermetures de leur côté. »

Dans toute l’industrie, les promoteurs croisent les doigts pour que la crise ne s’éternise pas, que la fameuse courbe des contaminations s’aplatisse et que les chantiers ne ferment pas complètement.

« En ce moment au printemps, nous, on fait juste payer. Toutes les livraisons et les paiements sont concentrés entre le 1er juin et le 1er juillet, dit Pierre Auger. Si je passe tout droit, ça va faire mal. »

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DAVID LAMBROU

Courtier Immobilier Résidentiel

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