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Immobilier résidentiel: le marché ralentira

20 avr. 2020

La COVID-19 a bouleversé l’économie québécoise et le secteur immobilier ne fera pas exception.

Tendances provinciales — mars 2020

Pour l’instant, les ventes du mois de mars dernier demeurent supérieures à celles de mars 2019, car la majorité des actes de vente publiés au Registre foncier du Québec concerne des promesses d’achat acceptées quelques semaines ou mois avant la visite chez le notaire. Même en avril, les ventes publiées au Registre foncier resteront possiblement à un niveau élevé étant donnée le délai et le marché qui, en début de 2020, était très actifs. À ce montant, les délais de revente étaient très rapides et les offres multiples nombreuses.

Le vent a tourné depuis et le marché est pratiquement sur pause avec des limitations concernant les visites, les difficultés financières de plusieurs ménages et l’incertitude économique. Peu de ménages sont maintenant à la recherche d’une propriété et les vendeurs se font également moins nombreux, attendant probablement une période où les acheteurs seront plus nombreux et les visites plus faciles pour afficher leur résidence. Le faible nombre d’unités mis en marché empêchera possiblement une baisse des prix à court terme puisqu’à la fois l’offre et la demande sont réduites.

Sinon, la reprise des chantiers de constructions résidentielles, pour les unités qui étaient prévues pour le 31 juillet ou avant, constitue une excellente nouvelle. Cela évitera des retards trop marqués dans la livraison et donc beaucoup de maux de tête aux futurs propriétaires ou locataires de ces unités. Pour les projets plus long terme, aucune annonce n’a encore été faite. Ça demeure à surveiller puisque même si la demande devrait être moins forte à la sortie de la crise, plusieurs secteurs souffraient d’une pénurie de logements avant le début du confinement. Bref, si trop de constructions d'immeubles résidentiels étaient repoussées, la nouvelle offre pourrait être moins grande que l’arrivée de nouveaux ménages. Ceci favoriserait un maintien des prix malgré un bassin d’acheteurs moins grand et moins fortuné que par le passé. Ainsi, plus de ménages pourraient se retrouver dans des logements inabordables. Cela demeure hypothétique pour l’instant, car plusieurs variables sont encore inconnues, mais la crise actuelle pourrait avoir des conséquences sur l’abordabilité du logement.

 

Ventes d’unifamiliales au Québec

Selon les actes publiés au Registre foncier du Québec et colligés par JLR, une société Equifax, 89 360 résidences unifamiliales ont été vendues à travers la province au cours des douze derniers mois, soit une progression de 10% par rapport à la même période l’année précédente. Pour le mois de mars seulement, 5 099 maisons ont été acquises, ce qui représente une hausse de 14% relativement à mars 2019.

D’avril 2019 à mars 2020 inclusivement, le prix de vente médian des unifamiliales s’est élevé à 255 000$, soit une augmentation de 2%. Pour mars 2020 uniquement, le prix médian des unifamiliales a bondi de 5% par rapport à mars 2019.

 

Ventes de copropriétés au Québec

Au cours des douze derniers mois, 39 827 transactions de copropriétés ont été conclues au Québec, une hausse de 14% relativement à la même période un an plus tôt. Pour mars 2020 seulement, la croissance a également été 14% pour atteindre 6 748 acquisitions.

Le prix de vente médian des copropriétés s’est établi à 260 000$ au cours des douze derniers mois, une augmentation de 5% par rapport à la période précédente. Le bond atteint 11% pour mars 2020 comparativement à mars 2019. Une majorité des unités se trouve dans la région de Montréal où les prix ont grimpé rapidement au cours des derniers mois. Ceci peut expliquer en partie la hausse particulièrement élevée pour mars dans le secteur de la copropriété.


L’indice d’accessibilité à la propriété (indice AP)

En mars 2020, l’indice AP de la province s’est élevé à 102,5, un gain de 6,5% comparativement au même mois en 2019. La baisse des taux d’intérêt affichés et l'augmentation des salaires ont permis à l’accès à la propriété de s’améliorer, malgré la croissance des prix des propriétés résidentielles. Le portrait pourrait toutefois varier selon les régions puisque l’évolution des prix des unifamiliales et celle des salaires diffèrent d’un endroit à l’autre. Il sera intéressant de suivre cette statistique à la sortie de la crise puisque la hausse des salaires risque de s’amoindrir.

L’indice est basé sur le ratio salaire hebdomadaire médian (statistique Canada)/paiement hypothécaire « type » rapporté en un indice base 100 (janvier 2010=100).

 

Tendances par ville

Tout comme en février dernier, Lévis est la seule ville qui affiche une baisse de son prix médian au cours des douze derniers mois. Néanmoins, quelques autres municipalités ont vu leur prix décroître en mars, soit Québec, Saguenay et Trois-Rivières. On note que toutes ces villes sont situées à l’extérieur du Grand Montréal. Même si des gains sont observés un peu partout au Québec, Montréal demeure la région où la croissance est la plus marquée.

En ce qui concerne les ventes immobilières dans les villes, tous affichent une hausse sur douze mois et seul Mascouche voit son nombre de transactions baisser pour mars. La prudence est de mise dans l’analyse pour cette ville au mois de mars, car seulement 40 acquisitions ont été enregistrées. Par conséquent, des variations importantes peuvent être constatées sans que ce soit le signe d’un changement de situation majeur.

Les diminutions de transactions vont se faire sentir partout au Québec au cours des prochains mois étant donné la pandémie, toutefois les marchés immobiliers des villes éloignées des centres pourraient souffrir des difficultés économiques que connaît et connaîtra le Québec plus longtemps que les autres.

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DAVID LAMBROU

Courtier Immobilier Résidentiel

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