Gare Panama: un premier centre-ville pour Brossard
09 avr. 2021Brossard souhaite se doter d’un centre-ville dans le secteur du terminus Panama, au croisement de l’autoroute 10 et du boulevard Taschereau, où des promoteurs immobiliers s’affairent déjà à redessiner le paysage.
• À lire aussi: De nombreux chantiers à Montréal pour les deux prochaines années
C’est le cas de Prével, qui fait une première véritable incursion sur la Rive-Sud après avoir participé entre autres à la métamorphose du quartier Griffintown, à Montréal.
L’entreprise montréalaise a acquis une partie des terrains détenus par First Capital en décembre dernier, sur la rue Panama, en vue d’y ériger un nouvel ensemble immobilier. La Ville de Brossard a mandaté la firme L’Atelier Urbain pour l’accompagner dans la préparation du plan particulier d’urbanisme de ce quartier TOD (Transit Oriented Development), qui s’étendra de part et d’autre de l’autoroute 30, dans l’axe de Taschereau.
Pour ce qui est des hauteurs, la mairesse Assaad ne veut pas de tours qui viendraient gâcher la vie aux résidents de Brossard.
«Je ne voudrais surtout pas que les citoyens pensent que c’est la densification à tout prix. Pas du tout. Nous, on suit les règles en lien avec le Plan métropolitain d’aménagement et de développement, mais dans le respect des secteurs bâtis, et c’est ça qui est différent cette fois-ci», a-t-elle dit en entrevue avec l’Agence QMI.
First Capital a partagé des esquisses montrant des immeubles de plusieurs étages à la gare Panama. La mairesse Assaad, elle, parle de 80 logements par hectare comme base aux discussions à venir. Un premier sondage doit être organisé début mai auprès des citoyens. Il faudra attendre après les élections de novembre prochain pour la tenue d’ateliers d’idéation et des consultations citoyennes se tiendront dans les premiers mois de 2022.
«On ne veut pas développer demain et faire des erreurs. On va se préparer un plan de match, un échéancier», a indiqué Mme Assaad, disant souhaiter que le nouveau quartier soit cité en exemple.
De son côté, Prével, qui travaille avec son partenaire TGTA pour le TOD Panama, entend aménager un projet mixte incluant des unités locatives, des copropriétés, des bureaux et des commerces de proximité.
«On voit un beau potentiel pour faire un petit bout de quartier, de lancer ce nouveau centre-ville avec une possibilité de mobilité durable et de développement durable, où les gens vont pouvoir être en transport actif ou en transport en commun, et diminuer leur dépendance à la voiture», a dit la présidente de Prével, Laurence Vincent.
LANCEMENT DE LA DEUXIÈME PHASE D’ESPLANADE CARTIER
La femme d’affaires pilote en ce moment, à Montréal, des projets immobiliers dans les quartiers Griffintown (Quartier général) et Tétreaultville (Les cours Bellerive), mais aussi Esplanade Cartier, un nouvel ensemble situé à deux pas du pont Jacques-Cartier et de la station de métro Papineau, dans le quartier Centre-Sud.
La construction de l’îlot 1, doté notamment d’une tour de 14 étages, va bon train et les travaux pour le deuxième îlot devraient se mettre en branle cet été. Ce dernier accueillera le Y des Femmes, des bureaux ainsi que 185 unités locatives.
Le récent rapport de l’Office de consultation publique de Montréal (OCMP) sur le Plan particulier d’urbanisme (PPU) des Faubourgs a jeté une douche froide à plusieurs promoteurs en proposant des hauteurs maximales de 45 mètres sur toute la partie sud du territoire, ceci afin de «respecter la silhouette de Montréal, d’éviter un effet de cuvette entre le front fluvial et la montagne et pour créer une densité douce et conviviale», peut-on lire dans le document.
«Il faut avoir de l’audace, il faut avoir le courage de rêver notre ville et d’être un peu ambitieux. Et surtout, être cohérent. Le jour où on veut une ville verte, écologique, inclusive, il faut avoir de la hauteur et de la densité», a dit Mme Vincent à l'Agence QMI.
«Si on veut garder la même densité avec moins de hauteur, c’est qu’il n’y a plus de dégagement entre les bâtiments, c’est moins intéressant, moins d’ensoleillement, et si on veut garder les mêmes dégagements, on va baisser la densité et créer moins d’unités, donc moins de logements sociaux. D’une certaine façon, on fait aussi augmenter les prix», a-t-elle ajouté.