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Des copropriétés sous le signe de l’amitié

21 juil. 2020

Non, copropriété ne rime pas nécessairement avec chicanes et bisbilles. Au sein de certaines résidences, de solides liens se sont tissés entre copropriétaires, qui se retrouvent volontiers autour d’un verre ou d’activités en tous genres, au point de créer de petites communautés où l’on partage bien plus que des fonds de prévoyance. Voici quelques sources d’inspiration où la chimie a opéré.


Les jeudis festifs des Condos Saint-Charles


Claude St-Hilaire, actuel président du syndicat de copropriété de Condos Saint-Charles, et Étienne Beaudry, promoteur immobilier

En 2018, le promoteur immobilier Étienne Beaudry fait bâtir un immeuble en copropriété de 15 logements dans le quartier Pointe-Saint-Charles, à Montréal. Prévoyant occuper l’un des appartements avec sa conjointe, il réunit les futurs voisins qui avaient réservé leur logement lors de la pelletée de terre, en 2017. Dès le départ, parallèlement à l’élévation des murs, une belle ambiance s’érige dans le groupe. « C’est vraiment un concours de circonstances qui a fait que les gens qui ont acheté se sont révélés très sympathiques », se souvient Claude St-Hilaire, actuel président du syndicat de copropriété. Même si personne ne se connaissait auparavant, les copropriétaires ont rapidement lié des amitiés et coordonné des activités communes : entraînements sportifs, parties de jeux de société, sorties à vélo, séjours au chalet, etc. « Une des membres de notre C.A. se fait un devoir de souhaiter un joyeux anniversaire à tous les copropriétaires ! », illustre le président.


Les futurs copropriétaires des Condos Saint-Charles ont pu se rencontrer une première fois lors de la pelletée de terre symbolique, premier jalon d’une bonne entente.

Surtout, c’est la terrasse de 185 m(2000 pi2) qui a fait office de ciment d’unité. « Nous avions planifié une immense terrasse commune au-dessus des stationnements, sans toutefois savoir exactement comment elle serait utilisée. Elle sert désormais de parc à chien, de salle à manger, de potager, d’espace de discussion et de rencontre », expose Étienne Beaudry. Le confinement a même permis d’y instaurer une joyeuse tradition, resserrant les liens. « Quelqu’un avait lancé l’idée d’aller y prendre un verre et, spontanément, tout le monde s’est réuni, en respectant les distances. Puis ça s’est installé, on a aménagé la terrasse, mis des tables et des lumières, et on est toujours au moins une douzaine à se retrouver », raconte Claude St-Hilaire. Résultat : tous les jeudis soirs, une thématique est déterminée, chaque « copropri-pote » prépare une popote, des cocktails, et vient festoyer. « Ma copine et moi avons même annulé toute autre activité le jeudi, cette soirée étant maintenant sacrée et incontournable dans notre copropriété, insiste M. Beaudry. Cette belle entente, ça faisait partie du projet, c’est d’une valeur inestimable. »


Brassées et musique à l’Usine 51


Louis-Serge Houle, l’un des copropriétaires, a l’habitude d’accueillir les nouveaux venus.

Le destin du projet de condos de l’Usine 51, initié par Francis Bouillon pour sauver l’ancien bâtiment des Jeunes sportifs d’Hochelaga, n’a pas toujours été rose, traversant quelques turbulences financières. Mais ces difficultés ont surtout contribué à instaurer un véritable esprit d’équipe entre bon nombre de ses copropriétaires, répartis dans les 75 logements depuis 2013. Dernier exemple en date : des escouades de désinfection se sont formées pour nettoyer, deux fois par jour, les espaces communs et ascenseurs, COVID-19 oblige.

Mais on ne fait pas qu’éradiquer, on se relaye aussi pour faire pousser, que ce soit le potager collectif sur la terrasse commune ou les plates-bandes de la belle ruelle verte aménagée. Au fil de l’année, les résidants sont conviés à participer à la fête nationale (Saint-Jean-Baptiste), à des épluchettes de blé d’Inde, à des cuisines collectives, à des ventes-débarras, etc. « Une véritable communauté vit aujourd’hui ici et son fonctionnement s’apparente presque à une coopérative d’habitation. Il y a vraiment des amitiés improbables qui s’y sont nouées », souligne Louis-Serge Houle, l’un des copropriétaires, qui a l’habitude d’accueillir les nouveaux venus.

« Si quelqu’un lance un message pour un 5 à 7 sur la terrasse commune, on peut se retrouver une quinzaine là-bas », dit-il, précisant que les choses se sont compliquées avec la pandémie, mais que des apéros virtuels se sont aussi organisés. Et parlant de boisson, les résidants brassent même occasionnellement leur propre bière, baptisée Ublon 51, en quantité confidentielle, puis se partagent le brassin entre résidants participants. Les copropriétaires musiciens sont également guettés et éventuellement intégrés dans un groupe musical qui s’est produit à plusieurs reprises sur des scènes du quartier ! Un solide noyau dur s’est ainsi formé. « Une fois par année, nous faisons un road trip vers Rouyn-Noranda pour le Festival de musique émergente à bord d’un gros véhicule récréatif, lance M. Houle. Ce qui se vit ici n’est sûrement pas unique, mais c’est vraiment exceptionnel ! »

Sur le quai de l’amitié à Longue-Pointe sur le Fleuve

 

Le fleuve Saint-Laurent brasse beaucoup de choses, y compris des amitiés entre ceux qui se sont établis sur ses rives. À la copropriété Longue-Pointe sur le Fleuve, à l’Ange-Gardien, en face de l’île d’Orléans, la moitié des résidants, issus de tous les horizons et toutes les générations, ont rapidement nourri une complicité certaine. « Tout a commencé avec un carnaval d’hiver, il y a quatre ans, lors de mon arrivée, et désormais devenu une tradition. Notre groupe a peu à peu grandi au fil du temps, un 5 à 7 à la fois », raconte Chantal Thivierge, copropriétaire et présidente du conseil d’administration.

Mais la véritable mise à flots eut lieu en 2018, quand une tempête a démonté le quai commun donnant accès au fleuve. Les copropriétaires se sont retroussé les manches, et cette collaboration a soufflé un fort vent dans les voiles de leur amitié. « Depuis cette journée où solidarité et plaisir étaient au rendez-vous, nous sommes réellement devenus plus que des voisins. Depuis, chacun veille un peu sur les autres comme une grande famille », souligne Mme Thivierge.

Constamment en contact par l’intermédiaire d’un groupe Facebook, le groupe de copropriétaires se répartit les services d’entraide (nourrir un chat, faire des courses pendant la pandémie, offrir un covoiturage...) comme les corvées (pelletage hivernal des perrons, lavage printanier des fenêtres), guidés par la spontanéité plutôt que par des initiatives syndicales. « C’est surtout l’été que nous sommes le plus actifs. Un après-midi de baignade tranquille peut soudainement se transformer en un souper BBQ improvisé au quai », rapporte Chantal Thivierge.

Et il y a encore de la place pour accueillir de nouveaux matelots, puisque ce projet de condos est toujours en construction — il compte actuellement 18 logements, mais devrait atteindre 54 paliers à terme. Comme on dit : bienvenue à bord !

De concert avec les copropriétaires, à Sfère Condos


Mylène Lefebvre, présidente du syndicat de copropriété de la phase 1 de Sfère Condos

Garder les relations au beau fixe dans un immeuble de 81 logements représente un véritable défi. Faisant fi de quelques incartades mineures et inévitables, la phase 1 de Sfère Condos, dans le quartier Ahuntsic à Montréal, le relève avec brio, prônant le partage et le respect entre les résidants. « Ici, la vie de communauté est à son comble, on se partage des bacs de fines herbes, une salle de vélo avec outils pour l’entretien et même des concerts de balcon de temps en temps », énumère Mylène Lefebvre, présidente du syndicat de copropriété. Ainsi, un couple de copropriétaires a entonné sa musique à plusieurs reprises, à partir de son balcon, avec ses voisins pour public, dans le but d’égayer les journées grises du confinement.



Parallèlement, un essaim de sous-comités s’est créé au fil des années, que ce soit pour l’entretien du potager, la désinfection covidienne quotidienne ou encore l’obtention d’une dérogation pour instaurer un compostage commun. Là encore, Facebook sert de plateforme d’échange, pour des articles inutilisés à donner, du gardiennage d’animaux, ou tout simplement féliciter les résidants pour leurs initiatives d’embellissement. Près d’une centaine de personnes suivent cette page, proposant leurs services ou se signalent pour en bénéficier. « C’est vraiment basé sur la collaboration et l’entraide, c’est une vraie dynamique de communauté », souligne Mme Lefebvre.

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DAVID LAMBROU

Courtier Immobilier Résidentiel

514 746-3056
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