Attention aux sollicitations des courtiers
16 juin 2021Ricardo Bonnilla s'est fait convaincre par un courtier immobilier de vendre sa maison pour faire un bon montant d'argent.
M. Bonnilla habitait dans sa maison de l’arrondissement Saint-Hubert depuis 15 ans. Ce Nicaraguayen d’origine a immigré au Québec dans les années 1980 pour étudier, travailler, et fonder une famille. C’est d’ailleurs dans le petit bungalow qu’elle s’est agrandie. «Le rêve de tout le monde, une maison, une voiture, la famille, et voilà», dit M. Bonnilla.
Des courtiers compétitifs
Dans un marché fou, plusieurs courtiers vont à la pêche et sollicitent des clients en leur faisant miroiter le pactole s’ils vendent leur propriété rapidement.
«Des compagnies qui vous appellent, ils vous disent ''monsieur Bonnilla, vous avez un plan, un projet, et il y a quelqu’un qui peut venir vous voir. C’est le rêve de votre vie, vous allez réaliser de bonnes choses. Et vous allez voir que vous n’allez pas regretter''», note-t-il.
M. Bonnilla a donc ouvert la porte au courtier, qui lui a dit ce qu’il pourrait avoir contre sa demeure. «''Vous allez partir, vous allez trouver quelque chose de très bon aussi, vous voulez vivre en condominium, en plus petit? C’est le projet de votre vie.'' Je n’avais même pas pensé à le faire. Ce n’était pas dans mes plans», dit-il.
Le courtier a trouvé un client avant même d’afficher la propriété sur internet. Le courtier lui a aussi dit que c’était peut-être la bonne offre.
Il a eu une offre d’achat à 400 000 $, qu’il a acceptée. Il a cru pouvoir se débarrasser de sa petite hypothèque en achetant un modeste condo.
Ensuite, rien ne s'est déroulé comme lui avait fait croire son courtier. «Tout ce que je voulais, dans la tranche de prix que je voulais, ça ne fonctionnait pas parce que si vous affichez à 250 000 $, ces condominiums-là, ça va se vendre à 300 000 $, 350 000 $, donc j’aurais brûlé le capital que j’avais pour pouvoir aller dans une autre maison.»
Finalement, M. Bonnilla sera locataire d’un petit appartement de Rivière-des-Prairies, à Montréal, qui appartient à son fils.
«Ça me fait mal. Ce sont des choix qu’on regrette dans la vie. Parfois, c’est à prendre ou à laisser et j’aurais dû ne pas le prendre.»
L’ex-propriétaire met en garde d’autres propriétaires qui pourraient être tentés de faire la même chose. «Les vendeurs, pour pouvoir vendre, vont jouer avec la sensibilité de chaque personne. C’est ce qui est dangereux, et pour tout le monde», dit-il.