Après une très forte activité observée durant les deux dernières années, l’activité immobilière tend à se régulariser
16 nov. 2022Si le marché immobilier a été très actif durant ces deux dernières années, plusieurs signes indiquent un ralentissement, suggérant que ce secteur tend maintenant à se stabiliser. On peut même penser que, d’ici l’hiver ou encore au printemps prochain, le marché passera d’avantageux pour les vendeurs à dorénavant favorables aux acheteurs.
UNE BAISSE DE L’ACTIVITÉ IMMOBILIÈRE DE 20 %
La surchauffe des dernières années, qui s’est maintenue jusqu’en mars de cette année, s’est atténuée. La rareté des maisons, les surenchères faramineuses à l’achat, tendent à tirer à leur fin, alors que la tendance à la baisse est déjà amorcée au Québec. Si cela est moins le cas dans certains secteurs ou régions, c’est plus visible dans d’autres. Par exemple, dans la grande région de Montréal, on observe un ralentissement plus marqué, tout comme en Outaouais. Les régions les moins touchées par ce recul sont la Côte-Nord et le Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Les dernières données concernant l’activité immobilière au Québec rapportent une baisse de 20 % en septembre 2022 par rapport à 2021. Dans l’ensemble de la province, on constate que le nombre de ventes enregistrées a chuté de 19,6 % durant cette même période comparative. Les transferts de propriété étaient chiffrés à 19 377, soit une baisse de 16,4 %. Et le nombre d’hypothèques contractées accusait un recul de 21,7 %.
Pour sa part, l’indice de difficultés financières a oscillé dans tous les sens, selon les régions, durant la dernière année. Cet indice regroupe certains actes dénotant une difficulté pour un propriétaire à respecter ses obligations financières. Ainsi, si le nombre d’actes de difficultés financières, par rapport à l’an dernier, s’est soldé à –84,2 % dans le Centre-du Québec, il a bondi à +83,8 % en Outaouais et à +266,7 % en Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine.
UNE SITUATION JAMAIS OBSERVÉE
Courtier immobilier chez Groupe Sutton, Patrick Ney dit n’avoir jamais observé une telle situation comme celle que l’on a vécue. Il mentionne que « l’effet pandémique » ne sera réellement visible que dans cinq ans, quand les acheteurs ayant choisi une hypothèque à taux fixe pour cinq ans, à un taux qui était favorable, devront composer avec les taux qui seront alors en vigueur. Donnée que l’on ne peut prédire actuellement.
« Le marché immobilier a toujours été soit un marché d’acheteurs, soit un marché de vendeurs. À cause de la pandémie, on est montés dans un pic qu’on n’avait jamais vu. C’est sûr que cela va descendre. Ce qu’on ne sait pas, c’est comment sera cette pente baissière. Sera-t-elle aussi marquée que la hausse qu’on a connue... », souligne M. Ney.
LES MAISONS UNIFAMILIALES ONT TOUJOURS LA COTE
Sans surprise, ce sont encore les maisons unifamiliales qui demeurent le type de propriété le plus recherché. Les plexs, pour leur part, ont perdu en popularité. Surtout les cinq plex et moins, en raison des taux hypothécaires qui risquent de s’emballer davantage et des coûts des matériaux et de la main-d’œuvre, nécessaires au bon entretien des lieux. Amortir tous ces coûts, à seulement quelques locataires, peut devenir irréalisable.
Source : Statistiques sur le marché immobilier du gouvernement du Québec