Accès à la propriété: le PQ propose de garantir un rabais sur les taux d’intérêt
13 fév. 2024Un gouvernement péquiste lancerait un «programme de taux d’intérêt réduits» pour aider les gens de la classe moyenne à s’acheter une maison et augmenterait la période d’amortissement pour les premiers acheteurs.
Ces mesures figurent dans le «Plan d’accès à la propriété du Parti Québécois», présenté lundi matin, à Montréal.
Les péquistes estiment qu’un coup de barre est nécessaire pour permettre aux jeunes «avec d’excellents emplois et qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour y arriver» d’avoir «la même chance que leurs parents» de devenir propriétaires.
Ils proposent donc que le gouvernement prenne sur lui d’aider financièrement les premiers acheteurs, notamment en garantissant un rabais de 3,5% sur le taux d’intérêt en vigueur pour une période de 3 ans. Pour ce faire, l’État «négocierait des taux réduits avec les banques et la caisse populaire Desjardins, moyennant des garanties sur les prêts et en couvrant une partie de la différence» entre le taux réduit et celui qui est en vigueur dans les institutions financières.
Le document cite l’exemple d’une maison de 524 888$ qui serait achetée avec une mise de fonds de 10%. Selon les calculs du PQ, les paiements mensuels sur cette propriété seraient d’environ 2358,55 $ par mois pour une période de 25 ans, avec le rabais de 3,5% sur un taux en vigueur de 7%. Sans le rabais, les paiements seraient plutôt de 3308,76 $ chaque mois, soit 11 402,52 $ de plus chaque année.
Les péquistes feraient aussi passer le montant maximal admissible du crédit d’impôt pour l’achat d’une première maison de 1500$ à 3000$, et ils augmenteraient à 20 000$ le remboursement maximal de la TVQ pour les maisons neuves achetées par de premiers acheteurs.
Enfin, un gouvernement du PQ augmenterait de 25 ans à 30 ans la période d’amortissement maximale pour les premiers acheteurs.
Immigration
Selon l’analyse que fait le PQ, la crise actuelle est accentuée par le «débalancement soudain et excessif entre l’offre et la demande» causé par l’immigration, «l’éléphant dans la pièce» qu’il se targue d’être le seul à avoir le courage de nommer.
«En 2023, le Québec aura accueilli près de 225 000 personnes, pendant que le chiffre de nouvelles mises en chantier dépassait à peine 30 000, en diminution de 35% par rapport à l’année dernière», peut-on lire dans le plan, qui rappelle que le PQ réduirait à 35 000 le nombre d’immigrants permanents ainsi que la quantité de nouveaux arrivants issus de l’ensemble des catégories d’immigration temporaire.
Édifices gouvernementaux
Et pour qu’il y ait davantage de logements sur le marché, le plan péquiste prévoit convertir ou vendre des bâtiments gouvernementaux pour y faire de nouveaux endroits où se loger.
Il propose également de mettre en place des incitatifs aux entreprises pour accélérer la construction de maisons et d’immeubles locatifs, et «d’éliminer les barrières bureaucratiques» qui ralentissent le processus.
Le cabinet de la ministre de l'Habitation, France-Élaine Duranceau, a assuré de son côté déjà mettre en place certaines des idées proposées par la PQ.
«On est ouverts à évaluer ce qu’on peut faire pour améliorer l’accès à la propriété, notamment pour les premiers acheteurs. La clé, ça demeure d’augmenter l’offre ! On met d’ailleurs déjà en place plusieurs choses que le PQ propose, notamment des mesures pour retirer de la bureaucratie et l’utilisation du préfabriqué pour raccourcir les délais de construction», a commenté l'équipe de la ministre.